Le mois d’Avril est généralement une période charnière pour les apiculteurs en France et dans d’autres régions tempérées. Les colonies d’abeilles sortent de l’hiver et leurs populations augmentent rapidement. L’apiculteur doit donc s’assurer de l’état de santé de ses abeilles. Il doit aussi prévenir l’essaimage et créer des essaims artificiels. Sur d’autres colonies, l’apiculteur pose des hausses pour profiter de la miellée de printemps. C’est donc un mois important en apiculture de loisir et l’on doit être présent au rucher.
Attention à la disette
Le mois d’avril à un pied en hiver et un pied au printemps. On remarque souvent qu’un refroidissement brutal est possible et que de fortes gelées peuvent toucher les plaines. Ces phénomènes ont été observés en avril 2021 et en avril 2022. On observe que :
- les butineuses restent parfois plusieurs jours sans sortir
- les floraisons sont détruites et les aliments vont manquer
Il faut donc être attentif à l’état des réserves, car les populations augmentent sous l’effet des premières rentrées de nectar et de pollen de la fin de l’hiver. En cas d’approvisionnement insuffisant, une colonie peut encore mourir de fin au mois d’avril.
Le nourrissement doit se faire sous la forme de candi ou bien de sirop. Mais le sirop peu stimuler des colonies déjà très dynamique et les pousser à essaimer.
Cette surveillance peut se faire en soupesant chaque ruche ou bien en inspectant les cadres durant la visite de printemps.
Essaimage
L’essaimage est un phénomène naturel qui permet la multiplication des colonies d’abeilles. Car contrairement aux bourdons et aux frelons, une abeille reine ne peut pas fonder une colonie seule. Elle s’envole accompagnée de plusieurs milliers d’ouvrières pour construire un nouveau nid.
L’essaimage affaibli les colonies d’abeilles qui perdent la moitié de leur main d’oeuvre, ainsi qu’une part de leurs réserves en miel. Si l’on souhaite maximiser la production de son rucher, il faut éviter l’essaimage.
On peut lutter contre la fièvre d’essaimage en visitant régulièrement ses colonies et en détruisant les amorces de cellules royales. On peut aussi choisir de diviser les colonies les plus fortes ou de pratiquer un écrémage.
Essaims artificiels
Dans un contexte difficile pour l’apiculture, il est nécessaire de créer de nouvelles colonies pour contrebalancer les pertes hivernales. La multiplication permet aussi d’augmenter son cheptel sans faire d’achat d’essaims sur cadres.
L’apiculteur peut donc créer des colonies par division ou bien par essaimage. La division est un procédé qui interdit la récolte de miel durant l’année. L’écrémage – qui consiste à retirer dans plusieurs ruches un ou deux cadres – est moins stressant et peut être suivi par la pose d’une hausse après quelques semaines.
Pose des hausses
La vidéo suivant présente la visite d’une colonie populeuse suivie par la pose d’une hausse, fin avril.
Dans beaucoup de régions agricoles de France, c’est la floraison du colza qui détermine la pose de la première hausse. Mais à condition que les colonies occupent entièrement le corps de ruche. Un autre signe qui traduit l’importance d’ajouter une hausse est la présence sur les têtes de cadres de construction de cire. Cela signifie que les ouvrières ont besoin de plus de place.
La pose d’une hausse provoque une forte augmentation du volume de la ruche. Pour une ruche Dadant, poser une hausse est une augmentation de 50% du volume. Ce qui va demander à la colonie davantage d’efforts pour réchauffer l’air intérieur.
Pour éviter un refroidissement du couvain, il est possible de poser entre le corps et la hausse une double couche de papier journal percé. Les ouvrières perceront et retireront ce papier progressivement. Le refroidissement n’aura pas lieu car la colonie se sera habituée à ce stress.
Pour résumer
Le mois d’avril est souvent le coup d’envoi de la saison apicole. En plus de vérifier la santé des colonies d’abeilles – parfois affaiblies après l’hiver – l’apiculteur doit maîtriser le développement des populations. Ils doit créer de nouveaux essaims artificiels par division ou écrémage. Ou il peut choisir de placer des hausses sur les ruches populeuses en prévision d’une récolte de miel de printemps.
