Les apiculteurs amateurs ont souvent pour objectif d’extraire du miel de leurs colonies d’abeilles. Et pour de petites récoltes, les apiculteurs de loisir sont rarement équipés d’un extracteur et du matériel de miellerie. Ils connaissent rarement le procédé pour obtenir ce produit sans l’altérer et sans salir leur cuisine. L’extraction du miel sans extracteur demande de connaître quelques détails sur son stockage par les abeilles, mais aussi sur ses caractéristiques physiques. Nous allons en discuter dans cet article. Bonne lecture.
Les étapes de l’extraction du miel sans extracteur
L’extraction du miel dans extracteur est souvent réalisée par les apiculteurs débutants. Mais c’est une pratique commune de ceux qui élèvent leurs abeilles en ruche Warré et en ruche kényane, car les rayons ne sont pas gardés sur des cadres, mais seulement sur des barrettes. Ils sont alors plus fragiles et ne peuvent pas passer dans un extracteur.
De la ruche à la tartine, plusieurs étapes sont nécessaires. Car le miel est une substance que les abeilles stockent dans les alvéoles. Son extraction demande un petit peu de travail.
Désoperculation
Les abeilles transforme le nectar et le miellat pour en faire du miel. Cette transformation se fait dans les alvéoles avec le travail des ouvrières. La ventilation permet de réduire la quantité d’eau présente dans ce liquide. Lorsque le miel contient moins de 20% d’eau, les ouvrières referment l’alvéole avec une opercule de cire.
La première étape de l’extraction du miel est de retirer cette opercule de cire. Si l’on ne dispose pas de matériel spécifique, on peut utiliser un couteau de cuisine. La cire qui est détachée peut être réutilisée. Toutefois, les apiculteurs amateurs n’ont pas le temps et le matériel pour la faire fondre et en faire – par exemple – des feuilles gaufrées.
Pressage des cires
Les rayons peuvent être pressé à la main. Il faut broyer les rayons de cire pour que le miel s’en écoule plus facilement. La séparation de la cire et du miel se fait par écoulement. Il faut donc broyer les rayons au dessus d’un premier récipient.
On peut aussi essayer de garder la matrice de cire en grattant avec une fourchette les alvéoles jusqu’à leur base. Ceci permet de conserver un rayon partiellement ciré que l’on pourra introduire de nouveau dans la ruche.
Attention ! L’odeur du miel va attirer immanquablement les abeilles des environs. Pour éviter d’être chassé de chez vous par des milliers d’abeilles, fermez bien toutes les portes et les fenêtres. Nous vous conseillons également de procéder après le coucher du soleil.
Filtration
L’extraction du miel sans extracteur produit du miel mêlé de cire. Pour séparer les deux produits et obtenir un miel pure et clair, il faut effectuer une filtration. Si l’on peut utiliser un tissus, il est plus pratique d’employer un tamis assez fin. Une passoire peut aussi donner de bons résultats. Mais des morceaux de cire passeront probablement par les trous.
Maturation
Le miel obtenu après passage dans un filtre doit encore subir une maturation. On va laisser le produit décanter pendant quelques jours. L’objectif est d’attendre que toutes les micro-bulles d’air remonte. Mais aussi les corps plus légers que le miel, comme les très petits morceaux de cire. Plus le miel est visqueux, plus la décantation sera longue.
Stockage
Le miel est une substance qui absorbe l’eau présente dans l’air. Après quelques jours, le miel laissé à l’air libre aura une teneur en eau supérieure à 20%. Les microorganismes pourront le dégrader. Des bulles se forment et une odeur d’alcool se dégage. Il deviendra alors impropre à la consommation. Vous pourrez seulement l’employer comme appât pour les frelons asiatiques.
Pour éviter que le miel ne s’altère, il faut le stocker dans des contenants hermétiquement clos. On gardera les pots de miel dans un endroit où la température est stable. Le miel peut alors être conservé pendant plusieurs années.
Miels liquides et miels épais
Les miels particulièrement liquides comme le miel d’acacia ou le miel de châtaignier, ne présentent pas de difficulté pour être extraits des rayons de cire. On peut en retirer la plus grande partie par la seule gravité.
Par contre, les miels visqueux et épais sont plus difficiles à retirer de la cire. C’est aussi le cas, lorsque le miel à cristalisé dans les alvéoles. Certains miels – particulièrement riche en glucose ou en sucres rares comme le mélézitose – deviennent solide et sont pratiquement impossible à extraire. On parle alors de miel béton.
Pour ne pas se retrouver avec un miel figé dans les alvéoles, il faut l’extraire rapidement après son operculation par les abeilles. Il faut aussi ne pas tarder après la levée de la hausse. Car lorsque le miel n’est plus à la température de la ruche, la vitesse de cristallisation augmente. Cette précaution est importante pour le miel de colza et pour le miel de lavande.
Un miel liquide est facilement extrait sans l’utilisation d’un extracteur. Par contre, les miels visqueux auront plus de difficulté à se déparer de la cire. La force centrifuge est alors plus efficace.
Pour résumer
Lorsqu’on débute en apiculture, on doit se préparer à engager des frais. La priorité va à l’achat de l’équipement personnel, des ruches et des colonies. Mais il faut aussi planifier l’investissement dans l’atelier d’extraction du miel.
Toutefois, l’achat d’un extracteur n’est pas obligatoire si l’on a un petit nombre de colonie et que la récolte est faible. Par contre, si vous récoltez chaque année plusieurs dizaines de kilogrammes de miel, vous risquez de devoir investir dans le matériel de miellerie. Vous pouvez aussi choisir d’utiliser le matériel d’une association d’apiculteurs amateurs. Et certains magasins spécialisés proposent aussi la location de l’extracteur et du matériel annexe.