Les varroas sont des acariens qui parasitent les abeilles adultes et leur couvain. Ils sont responsables de la perte de nombreuses colonies d’abeilles mellifères chaque année. Les apiculteurs qu’ils soient amateurs ou professionnels doivent surveiller les infestations de varroas dans leur ruche, pour mettre en place si nécessaire un traitement. Cet article présente les principes du comptage des varroas. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Où trouve t-on les varroas ?
Dans une colonie d’abeilles les varroas se retrouvent :
- dans le couvain fermé qui contient les larves en fin de développement et les nymphes
- sur les abeilles adultes et principalement les nourrices
Les varroas sont entièrement dépendant des abeilles pour se reproduire. Ils sont incapables de survivre plus de quelques jours en dehors d’une colonie.
L’apiculteur peut donc trouver et compter les varroas qui se trouvent dans les alvéoles ou à l’extérieur de celles-ci. C’est généralement ces derniers qui sont dénombrés. Il fera donc des comptages des varroas qui chutent sur le fond de la ruche et de ceux qui sont fixés sur les abeilles, les varroas phorétiques.
Comptages des chutes naturelles
Les varroas chutent pour un quart d’entre eux durant leur sortir des alvéoles ou bien lorsqu’ils ne se sont pas fermement agrippés à leur abeille hôte. Enfin les varroas à la fin de leur vie vont aussi se décrocher des abeilles et d’autres supports et se retrouver au fond de la ruche.
Il est donc possible de récupérer les varroas morts ou bien accidentellement décrochés en plaçant un support dans le fond de la ruche. Mais il faut que celui-ci soit inaccessibles des abeilles qui nettoient constamment leur nid. C’est pour cette raison que les apiculteurs sont nombreux à employer des fonds grillagés qui permettent de placer un lange de récupération sur un tiroir.
Le lange qui permet de récupérer les varroas est enduit d’une graisse. Cette substance visqueuse permet d’immobiliser les acariens. Les varroas vivants restent englués et les varroas morts ne risquent pas d’être entraînés par un courant d’air ou emportés par une fourmi ou un autre insecte fossoyeur. La graisse utilisée est généralement de la graisse à traire.
Le comptage des varroas se fait après trois à quatre jours au minimum. On détermine alors le nombre de chutes par jour. Et on les compare à des valeurs de référence établies par des techniciens apicoles.
Le nombre des varroas comptés qui correspond au seuil critique à ne pas dépasser au sein d’une colonie est variable en fonction des mois.
Comptages des varroas phorétiques
Les varroas phorétiques sont les acariens qui sont fixés sur les abeilles. Les abeilles hôtes sont généralement des ouvrières assez jeunes qui s’occupe du couvain. Les varroas restent sur leur hôte pendant une semaine avant de pouvoir infester une alvéole et s’y reproduire.
L’apiculteur peut aussi employer des méthodes de comptage sur les abeilles vivantes. Ceci permet d’obtenir immédiatement une estimation du degré d’infestation d’une colonie. Alors que le comptage des chutes naturelles demandent au moins trois à quatre jours.
Par contre, ces comptages dérangent les abeilles et stressent la colonie. Car il faut prélever un échantillon sur un cadre de cire, où se trouve du couvain et de jeunes abeilles. Il faut faire attention de ne pas capturer la reine. L’échantillon type est de 300 abeilles, exprimé en volume (100 mL) ou en poids (42 grammes). L’apiculteur doit donc s’équiper d’une moyen de mesure, comme un verre gradué ou une balance de précision.
Lavage au sucre glace
Le lavage des abeilles au sucre glace est une méthode qui demande peu d’investissement en matériel. Car tout peut être trouvé dans une cuisine.
Le sucre glace est une substance non toxique. Mais ses fines particules vont réduire l’adhérence des pattes des varroas et les acariens vont alors se décrocher. Ils se retrouvent entrainés et mélangés dans le sucre glace. La séparation du sucre glace et des abeilles se fait par tamisage.
Les varroas sont de petite taille et pas toujours facile à trouver dans le sucre glace. Il est plus facile de dissoudre le sucre glace dans de l’eau et compter ainsi les acariens.
Les abeilles sont replacées dans leur ruche. Il est préférable de les déposer dans le nourrisseur couvre-cadres ou bien directement au-dessus des cadres.
Enfin, on calcule le nombre de varroas pour 100 abeilles et on compare ce résultat avec des valeurs de référence.
Cette vidéo présente un lavage des abeilles au sucre glace, effectué dans le cadre de nos formations en apiculture.
Narcose au CO2
Le dioxyde de carbone – que l’on nomme aussi gaz carbonique ou CO2 – provoque la narcose des abeilles et le décrochage des varroas. Cette méthode nécessite un matériel adapté. On retrouve dans les magasins spécialisés en apiculture des kit de comptage utilisant du CO2.
Cette méthode simple à mettre en oeuvre est plus onéreuse que les deux autres exposées. Elle a comme pour le sucre glace l’intérêt de ne pas tuer les abeilles, si l’on ne les expose pas trop longtemps au gaz carbonique.
Les varroas sont comptés et les résultats sont comparés à des valeurs de référence.
Lavage à l’alcool
Cette dernière méthode est rapide et simple à mettre en oeuvre. Elle est aussi économique et le matériel peut s’acheter ou bien se récupérer dans une cuisine. Par contre, il s’agit d’une méthode du tue les abeilles. Elle est donc rarement utilisée par les apiculteurs amateurs. Les professionnels peuvent la préférer lorsqu’ils ont plusieurs dizaines de colonies à inspecter.
L’échantillon des abeilles est placé dans un récipient et de l’alcool à 70° – ou bien un détergeant – est ajouté. Les abeilles sont mélangées et agitées énergiquement pendant une minute. Puis le liquide qui contient aussi les acariens est séparé par passage sur un tamis.
On compare le nombre des varroas qui sont comptés. Ce total est ajusté à 100 abeilles et l’on compare avec des valeurs de référence.
Que faire si le seuil critique est atteint ou dépassé ?
Si le nombre des varroas est trop important, la colonie risque de souffrir de la varroose. Cette maladie est la conséquence du parasitage des acariens sur les larves et les abeilles adultes. Mais aussi de la transmission de maladies. Le virus le plus connu est le DWV et provoque la déformation chez les abeilles qui émergent des alvéoles.
En cas de varroose, la productivité des colonies décroit et l’apiculteur y récolte moins de miel. Mais l’on risque aussi l’effondrement de la colonie, c’est-à-dire la mort rapide de l’ensemble des individus.
Chez les colonies, le seuil critique que l’on ne devrait pas atteindre est estimé entre 2000 et 3000 varroas pour 50 000 abeilles.
Des traitements et des interventions zootechniques permettent de réduire cette pression : traitement avec des molécules de synthèse, traitement avec des acides organiques comme l’acide oxalique,…