Une ruche n’est pas un système fermé. Des échanges importants se font avec son environnement. En particulier, des échanges thermiques. Sur le principe, la ruche doit se substituer à un abri naturel, comme le creux dans un tronc d’arbre. Les abeilles doivent y trouver des conditions thermiques stables, pour pouvoir maintenir une température constante autour de leur couvain, mais aussi pour échapper au froid ou à la canicule.
En plus de choisir une ruche suffisamment isolante, l’apiculture doit installer ses ruches au bon endroit. Nous verrons dans cet article les précautions à prendre pour sélectionner le site de son rucher. Nous vous souhaitons bonne lecture.
Emplacement du rucher
Le rucher doit être installé sur une zone suffisamment riche en végétation florifère. Les abeilles peuvent parcourir plusieurs kilomètres pour trouver des fleurs et récolter le nectar, ainsi que le pollen. Mais l’aire de butinage est surtout exploré dans le kilomètre qui entoure le nid. Il faut donc s’intéresser à la qualité des alentours.
Enfin, les abeilles ont besoin d’eau, comme toutes les espèces vivantes. Si aucune source naturelle et permanente se trouve dans un rayon de 200 mètres, il est indispensable d’installer sur le rucher un abreuvoir à abeilles.
Exposition au soleil
Les abeilles sont des insectes forestiers qui choisissent naturellement d’installer leur nid dans le creux d’un arbre. Elles se retrouvent sur des sites qui profitent de l’ombre de la canopée des arbres. Bien que l’on retrouve souvent des ruches en plein soleil – en particulier lorsqu’elles sont placées à proximité des cultures – il est préférable d’installer ses ruches à un endroit ombragé durant les journées d’été. Car si les abeilles ont chaud, elles doivent ventiler l’intérieur de leur nid.
Si l’on dispose d’un arbre à feuilles caduques, c’est parfait. Les rayons du soleil d’hiver ne seront pas stoppés et pourront réchauffer les ruches.
En Provence, les apiculteurs – durant le 19ème siècle et le début du 20ème siècle – installaient leurs ruches dans des apiés. Il s’agit de constructions en pierre qui permettaient de placer les colonies d’abeilles à l’abri du vent et du soleil. Les apiés étaient souvent installés en forêt, à l’ombre de grands arbres.
Exposition au vent et au courant d’air
Les abeilles réchauffent leur couvain en faisant vibrer les muscles de leurs ailes, pour que les larves profitent d’une température constante de 35 °C. Si leur ruche est installée en plein courant d’air ou à un endroit soumis à des vents froids, la chaleur va se dissiper plus rapidement. Les ouvrières devront consommer plus de miel pour maintenir le couvain au chaud. Elles se fatigueront plus vite et vivront sensiblement moins longtemps. Mais la colonie risque aussi de se trouver sans réserve durant l’hiver, ce qui provoque la mort de tous les individus.
Il est donc nécessaire de placer vos ruches à l’abri des vents froids. Un mur ou une haie d’arbustes persistants convient parfaitement. Il est aussi profitable de planter des arbustes tout autour du rucher, pour créer un site protégé.
On conseille d’orienter l’entrée de la ruche vers l’est ou le sud. Ainsi, les vents froids qui proviennent généralement du nord, ne s’engouffrent pas par le trou d’envol.
Isoler vos ruches
Il est aussi important d’utiliser des isolants pour protéger les nids du froid, mais aussi de la chaleur. Les ruches en polystyrène sont intéressantes, mais elles sont relativement fragiles. Pour ceux qui préfèrent les ruches en bois, on pourra placer entre de couvre-cadres et le toit, un isolant. On devra aussi introduire des partitions isolantes que l’on place de part et d’autres des cadres de bord. Ces partitions sont importantes pour garder les petites colonies – comme les essaims artificiels – au chaud.