La guêpe solitaire est un insecte utile pour son jardin. Les spécialistes de la lutte intégrée parlent d’un insecte auxiliaire. Mais il n’existe pas une seule et unique espèce de guêpe solitaire, mais plusieurs milliers qui jouent des rôles importants pour l’équilibre des habitats naturels et des cultures. Ces petits prédateurs sont les bienvenus et méritent qu’on leur réserve de bons traitements. Vous en doutez ? Lisez plutôt.
Qui sont les guêpes solitaires ?
Une guêpe solitaire est un insecte qui appartient à l’Ordre des Hyménoptères. Mais sous le terme de guêpe solitaire se cache une biodiversité sous-estimée par le nombre d’espèces et par leur importance écologique.
Comme leur nom l’indique, les guêpes solitaires ne vivent pas en colonie, comme c’est le cas pour le guêpe poliste, la guêpe germanique ou le frelon européen. Elles sont moins à craindre, mais sont toutefois équipées d’un dard et peuvent injecter du venin si elles se sentent menacées.
L’une des espèces les plus connues est la guêpe maçonne, que l’on nomme aussi la guêpe noire. Ses nids sont parfaitement reconnaissables. Ils sont construits en boue et installés sous les avancées de toit et tous les autres lieux protégés de la pluie.
Comment agissent ces auxiliaires dans un jardin ?
Les guêpes adultes – comme les abeilles – se nourrissent de nectar et d’autres liquides sucrés. Une guêpe solitaire est un bon pollinisateur, car elle visite de nombreuses fleurs pour s’alimenter du nectar riche en glucides.
Par contre, la guêpe solitaire durant sa vie larvaire n’est pas végétarienne. Elle n’est pas alimentée de pollen, comme cela est le cas chez les abeilles. Les larves des guêpes solitaires reçoivent une alimentation à base d’insectes ou d’araignées.
Incapables de chasser par elles-mêmes, les larves dépendent de leur mère pour être alimentées. Les guêpes adultes sont des prédateurs. Elles recherchent tout au long de la journée des insectes et des araignées. Elles sont donc intéressantes pour les jardiniers, car elles contribuent à réduire la quantité de chenilles dans le potager et sur les plantes ornementales.
Les arachnophobes seront aussi reconnaissant vis-à-vis de la pompile. Cette guêpe solitaire de grande taille s’attaquent à de grosses araignées, comme l’araignée loup. Une fois une arachnide trouvée, la pompile va la paralyser en lui injectant son venin. Puis elle va la rapporter dans un terrier. Enfin, elle pond un oeuf sur l’araignée immobilisée et laisse sa larve s’en nourrir.
Une autre guêpe parasitoïde remarquable est la scolie des jardins. C’est aussi le plus grand hyménoptère de France. La scolie des jardins ne construit aucun nid. Elle recherche activement les grosses larves de coléoptères pour les paralyser avec son venin et déposer ses oeufs.
Il existe de nombreuses autres espèces de guêpes parasitoïdes. Et certaines sont employées en agriculture biologique pour lutter contre les insectes ravageurs des cultures.
Ses insectes peuvent sembler terrifiants. Mais si vous le les capturez pas à main nue, vous ne risquez rien d’eux. Vous avez même intérêt à les voir visiter votre jardin. Et pourquoi pas à les aider pour s’y établir durablement.
Comment attirer la guêpe solitaire dans son jardin ?
Pour que les guêpes solitaires s’établissent dans votre jardin, vous devez leur permettre de trouver suffisamment de nourriture, mais aussi leur offrir des gîtes favorables, pour qu’elles puissent pondre et élever leurs larves.
Laissez faire la nature
Les guêpes solitaires sont des prédateurs qui ne peuvent se maintenir que si l’environnement du jardin est de qualité. C’est-à-dire que les guêpes doivent y trouver de nombreux insectes pour alimenter leurs larves. Il faut donc que ce garde-manger soit présent tout au long de l’année et pas seulement lorsque vous cultivez votre potager.
Il est donc important de planter des haies avec diverses espèces d’arbustes. Les guêpes solitaires viendront s’y cacher durant la nuit. Conservez également une surface non tondue avec de « mauvaises herbes ». C’est un habitat qui offre un terrain de chasse intéressant pour les guêpes. Les guêpes s’alimenteront aussi du nectar des fleurs sauvages.
Installer un hôtel à insectes
Pour que les guêpes solitaires se sentent bien dans votre jardin, elle doivent y trouver des lieux propices pour abriter leurs larves. Chaque espèce à ses préférences. Certaines se débrouilleront en creusant un terrier dans le sol. Dans ce cas, aménager une butte dans son jardin est une bonne idée. Mais beaucoup d’espèces apprécieront les hôtels à insectes. Plus qu’une simple mode, poser un hôtel à insectes est efficace pour attirer les guêpes solitaires dans son jardin.
Ne plus employer d’insecticides
En France, les agriculteurs ne sont pas les seuls consommateurs de pesticides. En effet, les produits insecticides sont largement employés dans les jardins des particuliers. Et bien souvent sans respecter les doses préconiser, ni même les périodes de pulvérisation.
Les insecticides sont des substances toxiques qui agissent à très faible dose. Les insectes s’intoxiquent par simple contact, mais aussi en s’alimentant du nectar des plantes traitées. Dans le cas des guêpes, leurs larves mourront si elles se nourrissent d’un insecte intoxiqué par un insecticide.
Certains insecticides sont plus redoutables que d’autres. Les insecticides systémiques circulent pendant plusieurs semaines ou mois dans le végétal. Il faut donc les bannir des usages domestiques. Les substances issues d’organismes vivants sont moins dangereuses pour l’environnement.
Dans bien des cas, il est plus simple de couper une branche couverte de pucerons ou de cochenilles. Ou d’arracher et de mettre au compost des plantes malades.
On peut garder un jardin ornemental et faire pousser des fruits et des légumes sans utiliser de produits chimiques. La clé est de choisir des variétés rustiques adaptées à son climat et à son sol. Mais aussi de favoriser le maximum de diversité biologiques. Cette richesse en espèces animales et végétales permet de conserver un équilibre et d’obtenir un système productif.