La plupart des ruches employées par les apiculteurs amateurs sont en bois et reposent sur le principe de la ruche à cadres. Elles se présentent comme des boites aux dimensions standards et qui changent en fonction du modèle. Bien que certains apiculteurs utilisent des ruches en plastique, la plupart des éleveurs d’abeilles préfèrent utiliser le bois. En particulier comme matériel du corps de ruche et des hausses. Car les fonds de ruche – pour des raisons d’hygiène – sont assez souvent en plastique. Dans cet article nous verrons pourquoi et comment traiter le bois d’une ruche. Nous vous souhaitons bonne lecture.
Pourquoi traiter le bois d’une ruche ?
Les ruches sont généralement placées à l’extérieur sans être abritées d’une avance de toit. Bien que cela soit assez souvent le cas dans le nord-est de la France et en Belgique.
Dans le cas d’une exposition à tous les vents, les ruches sont soumises aux éléments et à d’importantes variations de températures et d’hygrométrie. Les rayons directs du soleil contribuent à dilater le bois et à le fissurer. L’eau s’infiltre alors plus facilement et les planche peuvent gonfler. Les microorganismes prolifèrent et décompose ce matériau.
Avec les années, les ruches pourrissent et les éléments peuvent se désolidariser. Des ouvertures se créent et la colonie d’abeilles n’est plus placées dans des conditions optimales.
Mais pour ne pas en arriver à ce résultat, l’apiculteur prendra soin de traiter le bois de ses ruches. Il effectuera ce traitement après l’achat de la ruche et avant l’enruchement. Car il n’est pas possible de peindre ou d’étaler de l’huile en présence des abeilles.
En fonction du type de traitement employé, de la qualité du produit et de l’exposition de la ruche, il se passera plus ou moins de temps avant de devoir passer une nouvelle couche. Ce laps de temps se compte en années.
Comment traiter le bois d’une ruche ?
L’apiculteur amateur emploie de l’huile de lin ou une peinture pour traiter le bois de ses ruches. Son choix est motivé par la simplicité d’utilisation du produit, la recherche d’un traitement non toxique, la couleur et le prix.
Quel que soit le produit choisi, l’apiculture traite seulement les surfaces exposées vers l’extérieur. Ainsi, les abeilles ne sont pas exposées à des vapeurs toxiques ou des odeurs fortes. Celles-ci pourrait imprégner le miel ou provoquer la fuite de la colonie.
Les abeilles s’occuperont de traiter les surfaces intérieures de la ruche. De la même façon qu’elles procèdent pour imperméabiliser l’intérieur d’un tronc d’arbre. Elles appliquent une fine couche de propolis. Il s’agit d’une produit composé de cire et de résines collectées sur les arbres et arbustes. La propolis et imperméable et a aussi des propriétés antiseptiques. Elle assainie l’intérieur de la ruche.
L’huile de lin
Il s’agit d’un produit siccatif qui permet de saturer le bois, mais forme aussi une pellicule dure en surface. L’huile de lin sèche rapidement et n’est pas toxique. Elle ne forme pas de dépôt gras persistant en surface. Son odeur ne dérange pas les abeilles et l’on peut introduire une colonie 24 à 48 heures après la pose de la dernière couche.
L’huile de lin doit être apportée en trois à quatre couches. Un temps d’attente de 24 heures entre deux couches est suffisant. Cette huile donne une teinte plus foncée au bois de la ruche. Mais avec le temps, cette teinte tant vers le gris.
Certains apiculteurs appliquent l’huile de lin chauffée entre 50 et 70°C. Ceci afin de permettre une meilleure absorption. D’autres portent cette température au-dessus de 100°C. Ils ajoutent de la cire d’abeilles à l’huile de lin et trempent les éléments dans ce bain bouillant. Dans ce cas les surfaces intérieures et extérieures de la ruche sont traitées. Cette opération est dangereuse et ne doit pas être réalisée sans un équipement adapté et un apprentissage auprès d’apiculteurs habitués.
Mais certains clubs d’apiculture organisent des journées pour traiter à l’huile de lin chaude le bois des ruches de leurs adhérents. C’est l’occasion de profiter de l’une des meilleures formes de traitement du bois.
Après deux ou trois ans, il est préférable de repasser une à deux couches sur la ruche. Il faut bien entendu transvaser la colonie dans une autre ruche. On en profitera pour éliminer l’excès de cire et de propolis qui se trouvent sur les surfaces intérieures de la colonie. Les abeilles retrouveront après quelques jours une ruche parfaitement accueillante.
La peinture
Il existe plusieurs types de peinture. Dans un contexte d’apiculture de loisir, nous vous conseillons d’employer des peintures vendues par les magasins d’apiculture. Et de ne pas utiliser des produits vendus dans les grandes surfaces de bricolage.
Les peintures dites naturelles sont parfaitement adaptées. Elles ne sont pas toxiques. Mais comme toujours, il faut porter des gants pour les utiliser. Les apiculteurs professionnels s’orientent vers des solutions plus économiques. Car la plupart ont des centaines de ruches à traiter. La peinture thermopeint répond à leurs besoins. Cette peinture contient de l’huile de lin et des pigments d’aluminium. Elle protège bien le bois et réfléchit les rayons du soleil. Ce qui limite le risque de surchauffe durant l’été.
La peinture est apportée en plusieurs couches. Le minimum est de deux couches. Mais dans la pratique trois couches sont souvent nécessaires pour couvrir toutes les aspérités du bois et obtenir des surfaces lisses.
La peinture tient généralement plusieurs années. Mais lorsqu’elle s’écaille et que le bois devient apparent, il est temps de procéder à une nouvelle application. L’ancienne couche est retirée avec du papier de verre. On en profite aussi pour nettoyer l’intérieur de la ruche. Bien entendu, sans la présence des abeilles.
Ces peintures existent en différentes couleurs. Ce qui permet d’apporter de la gaité dans son rucher. Mais cela est aussi utile pour les abeilles. En effet, les butineuses sont sensibles aux couleurs et peuvent voir le bleu, le vert, le jaune et l’ultra-violet. Elles peuvent aussi distinguer le noir et les formes géométriques. Car contre, elles sont incapables de voir le rouge, qu’elles confondent avec le noir.
Pour limiter le phénomène de dérive entre les colonies, il est intéressant de peindre les ruches avec des couleurs différentes. Ainsi les butineuses auront moins de risque de se tromper de ruche en rentrant de fourragement.
Pour résumer
Les ruches en bois doivent recevoir un traitement de leur surface extérieure avant d’être installée sur le rucher et de recevoir une colonie d’abeilles. En apiculture de loisir, on choisira une peinture naturelle ou l’huile de lin. Et le choix se fera en fonction des préférences de chacun, mais aussi du budget. Car certaines peintures naturelles peuvent être assez onéreuses. L’huile de lin reste bon marché et les ruches traitées gardent un aspect naturel plaisant.
Si vous utilisez de la peinture, souvenez-vous que les abeilles perçoivent bien le vert, le bleu et le jaune. Il est intéressant d’employer ces couleurs et leurs teintes intermédiaires. Ainsi, les butineuses peuvent s’orienter plus facilement et la dérive est limitée.