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Apiculture

Comment diviser une colonie sans chercher la reine ?

La division des ruches à cadres permet d’augmenter le cheptel d’un rucher. Ainsi à partir d’une ruche Dadant 10 cadres, les apiculteurs constituent en règle général deux essaims artificiels de deux cadres. L’un reste dans la ruche d’origine et l’autre trouve une place dans une ruche ou une ruchette vide. Cette article vous présente une méthode pour diviser une ruche sans recherche de la reine.

Principe de la division de la colonie

La division de la colonie se fait généralement au printemps, lorsque le couvain s’est bien développé. Mais il est possible de l’effectuer en été, après la récolte de miel de printemps. La colonie d’origine doit être suffisamment forte. Et la reine doit avoir une génétique intéressante pour l’apiculteur. Le couvain de la colonie souche doit aussi être en bon état de santé.

La division va répartir de façon égale entre deux ruches les cadres suivants :

  • cadres avec du couvain ouvert
  • cadres avec du couvain fermé
  • cadres avec des réserves de miel et de pollen

Le couvain ouvert correspond aux alvéoles qui contiennent des oeufs ou des larves de 6 jours au plus. Ces alvéoles ne sont pas encore operculées par les ouvrières avec une pellicule de cire, d’où le terme de couvain ouvert. Le couvain fermé correspond aux alvéoles couvertes d’une pellicule de cire. À l’intérieur du couvain fermé se trouvent des larves et des nymphes en métamorphose.

Dans les faits, il n’existe pas de cadre avec seulement du couvain ouvert ou seulement du couvain fermé. On retrouve généralement les deux types de couvain sur le même cadre. On retrouve aussi autour du couvain des réserves de pollen et de miel. Mais les cadres qui se trouvent de chaque côté de la zone de couvain peuvent recevoir seulement les réserves de nourriture de la colonie.

Les deux colonies ainsi constituent sont placées l’une à côté de l’autre sur le même emplacement que la ruche d’origine. Ceci afin que les butineuses de retour de butinage se répartissent sur les deux colonies. Parfois les apiculteurs placent les cadres dans deux ruchettes et n’utilisent pas la ruche d’origine. Car cette dernière – par son odeur – tendra à attirer plus d’ouvrière qu’une autre ruche.

En divisant une colonie sans recherche de la reine, on obtient une colonie qui possède cette reine et une colonie qui n’en a pas. Cette dernière colonie est dite orpheline. Les ouvrières n’étant plus soumises aux phéromones royales, vont produire des cellules royales de sureté. Il est donc important que des jeunes larves et des oeufs soient présents pour que les ouvrières puissent effectuer un élevage royal.

Élevage naturel ou introduction d’une reine ?

Si l’on compte sur la fécondation naturelle de la jeune reine qui viendra à naître, il est nécessaire que des faux-bourdons se retrouvent en nombre dans les colonies. Si l’on divise en Été, le nombre des faux-bourdons peut être faible dans certaines régions, comme dans les sud de la France. Il est alors préférable de prévoir l’acquisition d’une reine fécondée que l’on introduira par la suite dans la colonie orpheline.

Faut-il nourrir les jeunes colonies ?

La division va réduire par deux le nombre des ouvrières, mais la répartition des butineuses n’est pas toujours égale. De plus, une colonie reçoit une reine et l’autre doit souvent faire un élevage royal. De l’oeuf pris en charge par les ouvrières pour en faire une reine, jusqu’à la ponte de la nouvelle reine, une durée de un mois va s’écouler. La population va alors décroitre.

Pour aider les jeunes colonies a :

  • maintenir leur population,
  • garder des réserves suffisantes en prévision du prochain hiver
  • stimuler la ponte des reines

Il est préférable de pratiquer un nourrissement sous la forme d’un apport de sirop concentré en sucres. On peut aussi donner aux jeunes colonies de la pâte protéinée.