Le varroa est un parasite redoutable pour les abeilles. Cet acarien prolifère au sein du couvain. Il ponctionne les larves, les nymphes et les abeilles et s’alimente de leur corps gras et de leur hémolymphe. Lorsque la pression parasitaire est trop forte, des virus prolifère dans la colonie et la population des abeilles se dirige vers l’effondrement. Il est donc nécessaire de traiter les colonies. Depuis 1983, l’amitraze est une molécule utilisée pour contrôler les infestations des varroas dans les ruches. Cet article présente le mode opératoire pour traiter correctement les colonies.
Quelques mots sur l’amitraze
L’amitraze est une molécule qui a des propriétés acaricides et insecticides. Elle est employé depuis l’arrivée du varroa en Europe. Malgré l’apparition de lignées résistantes chez les varroas, l’amitraze est encore une substance efficace. Mais c’est aussi une molécule toxique pour les abeilles, comme pour l’Homme. Elle serait cancérigène et son emploi doit s’accompagner du respect des consignes du fabriquant. Il faut entre autres choses porter des gants durant la manipulation des préparations, mais aussi ne pas jeter les emballages usagés.
En France, l’amitraze est employé par quelques médicaments vétérinaires qui ont une autorisation de mise sur le marché (AMM). Il est donc interdit d’employer l’amitraze d’une autre préparation ou de réaliser soi-même une préparation.
Pour obtenir un traitement à base d’amitraze, il est nécessaire de contacter le GDSA de votre département. Mais vous pouvez aussi passer par votre pharmacie ou par une clinique vétérinaire.
Comment est utilisée l’amitraze en apiculture ?
L’amitraze se retrouve dans des bandelettes en matière plastique. Ces bandelettes sont placées au centre de la colonie, pour effectuer un traitement par contact sur une durée prolongée.
Le traitement ne doit pas se faire en présence des hausses. Celles-ci contiennent le miel destiné à la consommation humaine. Elles doivent donc être retirée par mesure de sécurité alimentaire. Il faut aussi prendre en compte que l’amitraze se fixe dans les cires des rayons. On ne peut donc pas extraire le miel des rayons du ruche qui a déjà reçu un traitement.
Les abeilles en passant contre les bandelettes vont s’exposer à la molécule toxique. Si le dosage utilisé ne les affecte pas trop, il a une action sur les varroas phorétiques. C’est-à-dire le stade de développement de l’acarien, lorsqu’il se fixe sur une ouvrière durant quelques jours.
L’essentiel en vidéo
Cette vidéo présente la pose de deux bandelettes contenant de l’amitraze sur une colonie en ruche Dadant 10 cadres.
Quand débuter le traitement contre les varroas ?
La population des varroas va augmenter constamment, lorsque le couvain des abeilles est présent. C’est-à-dire du printemps jusqu’à l’automne. Le nombre des varroas d’une colonie double tous les vingt jours. Ainsi, si la pression reste supportable pendant le printemps et le début de l’été pour la colonie, la varroose – maladie causée par le varroa et les virus associés – apparait en cours d’été.
Il faut donc traiter le plus vite possible pour diminuer le nombre des acariens dans la colonie. Le but étant de préserver les abeilles d’hiver qui viendront à naître à la fin de l’été et en automne. Ces abeilles sont celles qui vont permettre l’hivernage de la colonie, puis l’élevage de la prochaine génération d’ouvrières.
En pratique, le traitement contre les varroas se fait après le retrait des hausses. C’est-à-dire après la récolte du miel d’été. Dès début août, il est possible de placer les bandelettes qui contiennent l’amitraze. Au plus tard, début septembre ce traitement sera mis en place.
Quelle est la durée du traitement ?
Le traitement avec des bandelettes contenant de l’amitraze se fait durant plusieurs semaines. Il faut donc respecter le temps de traitement conseillé. Celui-ci est généralement de 10 à 12 semaines.
Si l’on retire les bandelettes avant la durée indiquée, les acariens survivants seront trop nombreux. L’infestation sera plus rapide l’année suivante.
Et si l’on laisse les bandelettes trop longtemps, on favorise la sélection chez les varroas de lignées résistantes à l’amitraze. Ce dernier problème est sérieux. Et l’apiculteur à dans sa pratique une responsabilité collective.
