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Apiculture

Comment récupérer un essaim ?

L’époque de l’essaimage coïncide avec le retour des miellées de printemps. C’est un moment fort pour l’apiculteur amateur qui peut alors espérer constituer de nouvelles colonies. Mais c’est aussi une période d’inquiétude, car les ruches qui voient un ou plusieurs essaims s’envoler se dépeuplent fortement. Ainsi la productivité en miel d’une colonie – dont une partie des ouvrières et partie – est fortement diminué. Cet article vous présente les grandes lignes de la récupération d’un essaim.

Qu’est ce qu’un essaim ?

Les colonies d’abeilles se multiplient par l’essaimage. Un essaim est donc une nouvelle population d’abeilles qui quitte sa colonie mère pour rechercher un nouvel abri et fonder un nouveau nid.

Durant quelques heures ou quelques jours, l’essaim se place en attente. Des ouvrières vont explorer les environs pour rechercher un gîte adapté pour les recevoir.

Il existe deux types d’essaim. Le premier essaim a quitter la colonie est constitué de l’ancienne reine et d’une partie des ouvrières. On parle de l’essaim primaire. Les essaims suivants – essaim secondaire, essaim tertiaire,… – se composeront alors d’une jeune reine vierge et d’un contingent d’ouvrières. Ces essaims sont plus populeux que l’essaim primaire. Parfois, ils n’apparaissent pas, lorsque la colonie mère produit seulement un essaim primaire. Mais il est aussi possible qu’aucun essaim de sorte de la colonie.

L’essaim est une grappe formée par une reine et des milliers d’ouvrières. Photo Pixabay.

L’essaimage est un risque pour la colonie mère. Il ne se produit que si les réserves de miel sont suffisante et si le couvain est suffisamment abondant. Pour en savoir plus sur ce phénomène, consultez notre article sur l’essaimage.

Quand trouve t-on des essaims ?

Les essaims sont produits durant le printemps, lorsque la population de la colonie arrive à un maximum. C’est d’ailleurs la surpopulation au sein du nid qui favorise le départ de l’ancienne reine et d’une partie des ouvrières. On parle de la fièvre d’essaimage.

En fonction des régions, les essaims peuvent se retrouver dans la nature, les jardins et parfois même en ville entre mars et juin. Mais il est possible de récupérer plus exceptionnellement des essaims en été.

Comment récupérer un essaim sauvage sans cire ?

Les essaims sans cire se présente comme des grappes denses d’abeilles. On dit qu’ils sont sans cire, car les abeilles n’ont pas débuté la construction des rayons de cire qui forment leur nid. Elles sont d’ailleurs encore à la recherche d’un abri. Comme nous l’avons expliqué, les éclaireuses sont en prospection parfois à plusieurs kilomètres de distance.

Dans un essaim, les ouvrières sont regroupées autour de la reine. C’est cette dernière qui va choisir de se poser généralement sur une branche. Mais on peut récupérer des essaims dans des lieux plus insolites.

On dit que plus la reine est jeune, plus elle est capable de se poser en hauteur. Et que les vieilles reines se posent sur une branche basse, dans un buisson ou même directement sur le sol. Les ouvrières viennent alors se regrouper autour d’elle.

Pour récupérer un essaim, il faut introduire les abeilles et leur reine dans une boite ou mieux, directement dans une ruche ou une ruchette. Si l’on ne récupère pas la reine, les ouvrières ne resteront pas dans l’abri qui leur est proposé. Mais lorsque la reine est introduite dans la ruche, les ouvrières se mettent à battre le rappel. Les abeilles qui volent dans le secteur vont alors se poser et entrer dans la ruche. Il faut généralement attendre jusqu’au soir, pour que toutes les abeilles de l’essaim soient revenues de prospection et intègrent la nouvelle colonie.

Dans certains cas et malgré la récupération de la reine, l’essaim sort de la ruche qu’on lui propose. Il est possible d’éviter la plupart des fuite en plaçant dans la colonie un cadre de couvain ouvert. Les oeufs et les larves d’abeilles produisent des phéromones qui vont attirer les jeunes ouvrières.

Il est conseillé de nourrir l’essaim nouvellement enruché pour aider les ouvrières dans la construction des rayons de cire. Le nourrissement se fait sous la forme d’un sirop de saccharose, de glucose et de fructose. Ce type de sirop est vendu dans le commerce spécialisé. Mais l’on peut aussi le faire soi-même.

Prévoir à l’avance la saison de l’essaimage

Si vous souhaitez récupérer les essaims qui quittent vos ruches ou bien ceux que vous trouverez sur la voie publique, il est important de mettre de côté quelques équipements. Le plus important est de disposer de quelques ruchettes – au moins deux – pour loger les abeilles qui essaiment.

Quels sont des risques pour l’apiculteur et les spectateurs ?

Il est dit que les essaims ne sont pas agressifs. En effet, lorsque les abeilles se retrouvent agglutinées et pendues à une branche ou à un autre support, elles ne protègent pas de réserves de miel ou de couvain. On dit souvent qu’elles sont inoffensives et qu’il est possible de les toucher, sans porter un moyen de protection. Il faut toutefois nuancer ces propos.

En effet, un essaim ne doit pas être approché sans port de protection. Il faut au minimum se couvrir la tête avec un voile d’apiculteur. Car lorsque les abeilles sont stressées par plusieurs jours d’errance ou lorsqu’elles ont débuté la construction d’un rayon sur le support où elles se trouvent, elles sont plus agressives et totalement capables de piquer.

Lorsque vous récupérez un essaim, pensez à vous protéger, mais aussi pensez à prévenir les piqûres des personnes aux alentours. Car les curieux accourent lorsqu’ils voient un apiculteur.

Enfin, si l’essaim est placé en hauteur et que vous n’êtes ni équipé ni habitué à ce travail en hauteur, n’intervenez pas. Un autre apiculteur pourra le faire.

Quel site consulter pour récupérer un essaim ?

Si vous souhaitez récupérer des essaims, vous pouvez déjà en informer la police municipale et votre mairie. Ceci fonctionne généralement bien et permet de mettre la main sur quelques colonies au printemps. Si vous souhaitez élargir votre rayon d’action, il est alors possible de vous inscrire sur des sites qui mettent en relation ceux qui recherchent un apiculteur et les récupérateurs volontaires, comme SOS essaim.

Généralement, la récupération d’un essaim est gratuite. Il est conseillé d’être clair sur ce point avant de débuter la récupération, car si certains apiculteurs peuvent demander un paiement, on a aussi vu des personnes réclamer de l’argent aux apiculteurs venus à leur secours. Car beaucoup de personnes savent qu’une colonie d’abeilles a une valeur pécuniaire.