Une ruche bourdonneuse est une colonie dont la ponte est assurée par des ouvrières non fécondées. Ce qui est une situation anormale chez les abeilles. Car normalement c’est la reine qui est l’unique individu à pondre.
Chez tous les Hyménoptères, le sexe de la descendance des abeilles est déterminé par la fécondation ou non de l’oeuf pondu. Ainsi, lorsque la reine fertilise un oeuf, celui-ci donnera une ouvrière. Lorsque l’oeuf n’est pas fertilisé par un spermatozoïde, il donne naissance à un mâle, que l’on nomme aussi un faux-bourdon. Une colonie bourdonneuse – qui ne pourra pas produire une nouvelle reine – est donc condamnée à disparaître après quelques semaines.
Comment reconnaître une ruche bourdonneuse ?
Une colonie – dont la reine est manquante – va changer de comportement. Tout d’abord, les ouvrières sont plus défensives. Vous serez attaqué avant même l’ouverture de la ruche.
Ensuite, un vrombissement sourd et inhabituel se fait entendre à l’ouverture de la ruche. C’est le signe d’une colonie stressée par l’absence des phéromones royales.
Lorsque vous observer le planche d’envol ou les cadres, vous remarquerez la présence de nombreux faux-bourdons. Les mâles se reconnaissent par une corpulence deux fois plus importante que celle des ouvrières. Leur thorax est plus large et leurs yeux sont plus volumineux.
Enfin, on remarque aussi le couvain des faux-bourdons et souvent l’absence de celui des ouvrières. Les alvéoles qui contiennent des faux-bourdons sont coiffées d’une opercule convexe, alors que celle-ci est plate pour les alvéoles d’ouvrières.
La vidéo suivante présente l’ouverture d’une ruche bourdonneuse. On peut y voir l’aspect du couvain mâle, l’absence du couvain d’ouvrières et la présence en nombre des faux-bourdons.
Pourquoi la reine est-elle morte ?
Il est difficile de répondre à cette question. Les causes de la mort d’une reine sont nombreuses. Cette mort peut-être naturelle ou bien être due à une erreur de l’apiculteur.
Les reines vivent généralement entre trois et cinq années. Mais on connaît aussi des reines qui ont vécu 8 ans. Malheureusement, l’usage d’acaricides – comme l’amitraze et les acides organiques – pour lutter contre le varroa, la pollution de l’environnement et la sélection des lignées menant à de leur consanguinité à pour résultat la réduction de l’espérance de vie des reines.
Ajoutons aussi les manipulations fréquentes et parfois maladroites de l’apiculteur, durant l’ouverture des ruches et le retrait des cadres. Ces actions de l’apiculteur se soldent parfois par l’écrasement de la reine.
Ainsi, il est très important de redoubler de prudence dès la fin de l’été. Car après le mois d’août, on rentre dans une période où le remérage est hasardeux, par manque de faux-bourdons dans l’environnement. de plus, il devient difficile de trouver une reine fertile à l’achat.
Pour éviter les accidents, il est préférable de marquer les reines en apposant un point de peinture sur leur thorax. Une reine marquée est plus facilement repérable par l’apiculteur, qui s’appliquera alors pour ne pas la blesser.
Que faire lorsqu’on a une ruche bourdonneuse ?
Une ruche bourdonneuse est difficile à soigner. En effet, les ouvrières qui pondent ont le même comportement qu’une reine. Si l’on veut introduire une reine ou une cellule royale, il faudra se débarrasser les ouvrières pondeuses.
Pour supprimer ces ouvrières, il faut secouer tous les cadres à plus de 20 mètres de l’emplacement de la colonie. Ainsi, les ouvrières pondeuses ne reviendront pas. Seules les butineuses réintégreront la ruche.
On peut aussi laisser la colonie se vider de ses occupants et récupérer progressivement des cadres qui contiennent du miel. Ces cadres seront stockés ou bien placés dans les ruches qui manquent de réserves.
Les faux-bourdons sont des mâles capables de féconder des reines vierges. Peut-être que dans votre malheur, vous permettrez à de jeunes reines d’être fécondées et de sauver des colonies.