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Pratiques animalières

Comment fonctionne un parc zoologique ?

Les premiers parcs zoologiques ont été créés à la fin du 18e siècle, à la suite des fermetures des ménageries aristocratiques. Avant la révolution française, l’élevage des animaux sauvages était un passe temps réservé aux nobles et autres personnes fortunés. Il faudra attendre le déclin des monarchies pour que les zoos ne s’ouvrent à tous. 

D’abord lieu de divertissement populaire, les zoos sont devenus progressivement des centres d’études, et de nos jours de nombreux établissements œuvrent pour la conservation des espèces animales en voie de disparition.

En France, les parcs zoologiques reçoivent chaque année des millions de visiteurs. Les plus connus sont le Zooparc de Beauval, le Zoo de la Flèche ou le Bioparc de Doué-la-Fontaine. Ils ont été rendus célèbres par les nombreux animaux exceptionnels qui y vivent. C’est par exemple le cas des pandas géants, des koalas, tigres et autres gorilles. Ces établissements sont constamment sous les projecteurs et leurs créateurs sont devenus des personnalités célèbres.

Mais la plupart des personnes qui suivent les émissions télévisées comme « Une saison au Zoo » ne connaissent pas l’envers du décors. Nous vous proposons de découvrir dans cet article le fonctionnement d’un parc animalier en France. Ainsi que les professions qui y exercent. Bonne lecture

Qu’est ce qu’un parc zoologique ?

Un parc zoologique est un lieu où des animaux sont gardés et présentés au public. La directive Zoo de l’Union européenne précise qu’un établissement devient un parc zoologique s’il est ouvert plus de 7 jours au public. C’est suffisamment précis non ?

Mais ce n’est pas tout. On distinguera les parcs zoologiques et les fermes pédagogiques, car les premiers élèvent surtout des animaux non domestiques. Et contrairement aux animaleries qui reçoivent également du public, les zoos ne vendent pas leurs animaux à leurs visiteurs. Bref, les zoos sont bien identifié aux yeux des législateurs européens et français.

De nos jours, il existe en France plus d’une centaine de parcs zoologiques. Certains sont des structures familiales. Et d’autres sont de grandes entreprises à l’organisation bien structurée.

Bien souvent, les tickets d’entrée des visiteurs sont la principale source de revenu d’un parc animalier. Mais bien entendu les dépenses des clients dans les boutiques et dans les restaurants génèrent également une supplément d’argent bienvenu. On parle parfois d’une répartition égale entre ces deux sources d’argent.

Le fonctionnement d’un parc zoologique demande un budget important. Car quelle que soit la saison, les animaux doivent être nourris et correctement logés. Des espèces tropicales demandent des températures élevées tout au long de l’année. Les espèces polaires demandent un enclos climatisés.

Les dépenses principales sont les salaires des employés, les frais d’élevage (achat de la nourriture et financement des soins vétérinaires), l’énergie (électricité et combustible), puis la création de nouveaux enclos et l’entretien des installations actuelles.

Quelles sont les associations de zoos ?

Les parcs zoologiques sont fédérés au sein d’associations nationales et internationales. En France, les établissements sont pour la plupart adhérents à l’Association française des parcs zoologiques, et pour certains à l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria). Au niveau mondial, c’est la WAZA (World Association of Zoos and Aquaria) qui regroupe les principaux parcs zoologiques.

Ces groupes permettent d’organiser des programmes de reproduction pour les espèces rares. L’EAZA est à l’origine des EEP et ESB qui permettent de maintenir des lignées génétiquement viables de nombreuses espèces en danger de disparition.

Ces associations de zoos représentent aussi les intérêts de leurs adhérents auprès des pouvoirs publics. Car de nos jours, les zoos sont les cibles de nombreuses critiques, manifestation et attaques. Il est nécessaire de bien communiquer pour être compris par tous. Et les fédérations se chargent aussi de parler auprès des médias et des institutions gouvernantes.

Quels sont les métiers dans un parc zoologique ?

Un parc zoologique ne peut pas fonctionner sans le travail et les talents de nombreux professionnels.

Le directeur

Comme toutes les organisations – qu’elles soient publiques ou privées – chaque parc zoologique est dirigé par un directeur. Car il est nécessaire de planifier les activités de tout le personnel et de déléguer des responsabilités aux cadres.

Être directeur de parc zoologique c’est aussi prendre des décisions courantes pour la bonne gestion de l’établissement, mais aussi faire des choix pour l’avenir du zoo. Seul ou avec l’appui d’un conseil d’administration, il va choisir quels seront les prochains pensionnaires du zoo et comment seront agencés leurs enclos et leurs volières. 

Le directeur du zoo doit être capable de contrôler les dépenses et savoir comment rentabiliser au mieux son établissement. Car bien souvent un parc zoologique est une entreprise qui doit rendre des comptes à des banques et à des fournisseurs.

Manquer d’argent a des conséquences terribles sur la vie des animaux, le directeur d’un parc zoologiques – en plus d’avoir des compétences en zoologie – a un sens aiguisé du marketing et de la gestion.

Le vétérinaire

De nos jours, les animaux des zoos sont particulièrement chouchoutés. Et l’inspection des services sanitaires y veille. Les zoos n’ont plus rien de commun avec les ménagerie aristocratiques.

Les animaux reçoivent une alimentation adaptée à leurs besoins. Les régimes alimentaires sont très divers. Mais ils doivent aussi recevoir la visite régulière de leur vétérinaire. Celui-ci surveille l’état de santé des pensionnaires du zoo et prescrit des traitements lorsque cela est nécessaire.

Dans les grands parcs zoologiques, un ou plusieurs vétérinaires sont employés à plein temps. L‘infirmerie du zoo est équipée d’une salle d’opération et du matériel nécessaire pour prendre des radiographies.

Pour les plus petites structures, le vétérinaire est souvent externe à la structure et intervient à la demande. Il quitte alors chiens et chats de sa clinique vétérinaire, pour rendre visite aux reptiles, perroquets et autres primates du zoo. 

Le capacitaire

Cocorico ! Voici une spécificité 100% française ! Chaque parc zoologique doit compter dans son équipe une personne titulaire du certificat de capacité. Le capacitaire est souvent le directeur du zoo ou son vétérinaire. Mais il peut s’agir d’une autre personne qui a les compétences pour assurer la conduite de l’élevage des animaux du zoo. Parfois plusieurs capacitaires sont présents dans le même établissement, notamment quand les collections animales sont très diversifiées. Car on retrouve parfois aussi bien des amphibiens que des grands primates, en passant par les girafes, serpents et autres poissons tropicaux.

Le certificat de capacité est délivré par la préfecture après avis favorable d’une commission nationale qui siège au ministère de l’environnement. Devenir capacitaire demande des connaissances en zoologie, mais aussi beaucoup d’expérience aux côtés des animaux. Le statut de capacitaire valorise aussi le savoir faire et l’expertise d’une personne. Et beaucoup de soigneur animalier souhaite obtenir cette autorisation administrative.

Le capacitaire se charge d’organiser le travail des soigneurs animaliers. Mais aussi de mettre en place les régimes alimentaires, seul ou en consultant le vétérinaire ou un autre expert. Comme nous l’avons expliqué, les parcs zoologiques sont impliqués dans des programmes de reproduction. Et c’est souvent le capacitaire qui va se charger d’organiser les transferts d’animaux vers d’autres établissements en France ou à l’étranger. Il doit aussi se former régulièrement et participe à des réunions professionnels.

Enfin des capacitaires des parcs zoologiques occupent un rôle de consultant pour des commissions départementales.

Le soigneur-animalier

Les soigneurs animaliers qui travaillent en parc animalier sont de plus en plus nombreux à être formés dans une école spécialisée. C’est bien nécessaire, car on leur demande d’être parfaitement opérationnel aussi bien avec des mammifères herbivores que des animaux carnivores. Et seule une formation intensive permet d’acquérir autant de compétences.

Le métier de soigneur animalier n’est pas sans danger. Les fauves et la plupart des grands animaux sont potentiellement dangereux. Et des accidents mortels sont à déplorer au sein des zoos. Il faut donc respecter les consignes de sécurité et bien penser à fermer les trappes et autres accès. Le soigneur animalier doit donc appliquer des procédures et vérifier les actions réalisées.

Pour en savoir davantage sur le métier de soigneur animalier, consultez l’article le métier de soigneur animalier en parc zoologique.

Sans oublier…

Un parc zoologique est une entreprise privée, parfois une association ou une organisation publique qui repose sur les compétences de nombreux autres métiers.

On y retrouve des :

  • agents administratifs, responsables de la bonne gestion des comptes et du traitements des factures et du suivi des entreprises qui interviennent ponctuellement sur des chantiers.
  • techniciens de maintenance afin que les équipements restent fonctionnels et d’utilisation sure.
  • jardiniers pour prendre soin des plantes des serres tropicales et des jardins exotiques qui décorent les enclos et leurs abords.
  • animateurs et des hôtesses pour recevoir et informer les visiteurs de tous âges. 

Si vous souhaitez travailler dans un parc zoologique, il est donc possible de postuler à d’autres postes que ceux de soigneur animalier ou de vétérinaire.

Vers une révolution zoologique

Les zoos ne plaisent pas à tout le monde. De nombreuses associations s’opposent à toutes formes d’exploitation des animaux. Entendez par cela utilisation à but lucratif des animaux.

Et même si la plupart de ces associations reconnaissent que les animaux en parcs zoologiques reçoivent des soins de qualité, ces groupements militent pour la fermeture de tous les lieux de captivité. Pour eux l’unique place des animaux est la nature, tant bien même celle-ci est agonisante, dans de nombreuses régions du monde. Certains militants affirment qu’il vaut mieux que ces animaux disparaissent, que de survivre en captivité.

L’influence de ces groupes se fait entendre depuis les réseaux sociaux jusqu’aux groupes parlementaires. Et les réglementations qui s’appliquent aux parcs zoologiques sont de plus en plus contraignantes. Dernièrement les delphinariums en France se sont vus interdire la reproduction des cétacés. Ainsi à terme, plus aucun dauphin ou orque ne sera maintenu dans un bassin français. Et il est probable que d’autres groupes d’animaux soient à l’avenir ciblés par des interdictions de reproduction. 

Face à une opinion publique qui cherche son camp, les parcs zoologiques doivent innover et se réinventer constamment. Les cages laissent la place à des volières géantes de plusieurs milliers de mètres carrés, comme à la Réserve africaine de Sigean ou au Bioparc de Doué-la-Fontaine. Les aquariums sont passés de quelques centaines à plusieurs millions de litres d’eau, comme le trouve Nausicaa et son bassin géant.

Au-delà de chercher à se différencier d’une concurrence bien réelle, les parcs zoologiques cherchent bien à conserver un lien avec des visiteurs partagés sur la question de la captivité.

Pour en savoir davantage sur le secteur des parcs zoologiques

Pour mieux connaître les missions des parcs zoologiques vous pouvez consulter le site de l’Association française des parcs zoologiques.

Le site de l’European Association of Zoos and Aquaria est aussi une source d’informations de valeur.